L’exposition
Cette exposition met en lumière l’enseignement franco-bulgare du "Cours de Sofia" en montrant les travaux réalisés par les architectes en cours de spécialisation, et particulièrement « l’atelier sur site » qui s’est déroulé en 2012 à Skortsité, petit village des Pré-Balkans, ainsi que certains projets de diplôme.
A travers 45 panneaux issus des différentes sessions de la formation s’illustrent les thèmes étudiés, la méthode mise en œuvre, et la compétence acquise par les architectes bulgares. Ces travaux dévoilent également la richesse du patrimoine architectural, urbain et paysager bulgare et en favorise la connaissance.
Le Cours de Sofia (Cours en préservation des monuments de la culture pour les architectes) est mené conjointement depuis 1999 par l’École de Chaillot et l’Institut du patrimoine culturel immobilier (NINKN) (anciennement INMC) qui coopèrent à la mise en œuvre d’un cycle de formation professionnelle dans le domaine de la restauration et de la mise en valeur du patrimoine architectural, urbain et paysager. Il s’adresse aux architectes bulgares désirant se spécialiser dans la restauration du patrimoine. L’enseignement franco-bulgare se déroule sur deux ans, il est validé par un projet de fin d’étude délivrant un diplôme.
Cette formation de haut niveau sur le patrimoine architectural est la seule de ce type au niveau régional. : les débuts de la formation accueillaient également des architectes serbes et macédoniens.
L’Ecole de Chaillot à Paris assure depuis 1887 des formations pour les architectes qui souhaitent se spécialiser dans le patrimoine architectural et urbain. Le cursus se déroule sur deux ans avec la délivrance d’un Diplôme de spécialisation et d’approfondissement (DSA) mention architecture et patrimoine. L’Ecole forme les Architectes du patrimoine dont certains deviennent par concours Architectes en chef des Monuments historiques (ACMH) ou Architectes des bâtiments de France (ABF) Elle assure également la formation post-concours pour les Architectes et urbanistes de l’Etat (AUE).
En 2004, elle est devenue le département Formation de la Cité de l’architecture & du patrimoine, sous la tutelle de la Direction générale des patrimoines au ministère de la Culture et de la communication.
L’Institut national du patrimoine culturel immobilier (NINKN) à Sofia en Bulgarie est une institution publique fondée en 1957 et rattachée au Ministère de la culture. L’activité de l’Institut englobe la recherche et la documentation spécialisée du patrimoine culturel, sa protection juridique et le contrôle des interventions sur les monuments, le maintien et la gérance des fonds d’archives nationales, la conception de projets de conservation et restauration de grande envergure ainsi que leur réalisation sur l’ensemble du territoire bulgare. Il a aussi pour mission d’aider le ministère de la culture à mettre en œuvre une politique de sauvegarde et de démocratisation des valeurs culturelles immobilières en Bulgarie.
Les cours, l’atelier sur site et les projets de fin d’études
Les enseignements portent sur la connaissance des édifices et des systèmes constructifs, sur les pathologies et leurs remèdes, sur l’histoire de l’architecture, les questions de doctrine et de déontologie en matière de restauration, les outils de protection des ensembles urbains et paysagers, ainsi que l’aménagement des espaces publics et l’archéologie.
Les cours magistraux et les exercices sont dispensés par des enseignants bulgares et français, praticiens reconnus dans la conservation, la restauration et la mise en valeur du patrimoine. La participation française porte plus particulièrement sur les outils de protection et sur des disciplines techniques comme les pathologies de l’édifice et la restauration des matériaux et des structures : structures clavées, charpente, composition des mortiers, pierre et brique, etc. Ils sont illustrés par des études de cas.
Un temps fort de la 2ème année du cours est « l’atelier sur site » où sont mis en pratique les enseignements dispensés en architecture et urbanisme dans le domaine du patrimoine.
Il se déroule dans des villes ou villages historiques possédant un patrimoine architectural riche et des paysages remarquables, et donne l’occasion aux 25 à 30 élèves de chaque promotion de travailler, par équipe de dix, sur un édifice patrimonial considéré dans son contexte rural ou urbain.
Au terme d’une semaine de campagne intense de relevé et d’observation sur le terrain, les informations recueillies sont exploitées pendant 8 mois par les élèves pour nourrir leur analyse et leur réflexion sur le monument : analyse architecturale, étapes d’évolution historique, intérêt patrimonial, compréhension des pathologies, procédés de consolidation, programme de réutilisation ou de reconversion etc... au terme desquels ils aboutissent à un avant-projet de restauration et de mise en valeur.
De tels ateliers se sont déroulés à Plovdiv (2001), à Arbanaci (2003) et à Smolyan dans les Rodhopes (2005), Ovcha Mogila sur le Danube (2007), à Dolen dans les Rodhopes (2010).
Le dernier atelier s’est tenu en 2012 dans le village de montagne de Skortsité, près de Triavana au centre de la Bulgarie, et constitue l’objet central de l’exposition.
Le dernier semestre de la formation est consacré au projet de diplôme des élèves, qui porte au choix sur des édifices cultuels, édifices publics, maisons urbaines ou rurales,… Il est suivi et évalué conjointement par des enseignants bulgares et français.
L’ambition de cette coopération d’enseignement entre la France et la Bulgarie est la formation professionnelle d’architectes experts au profit du patrimoine bulgare, de l’amélioration du cadre de vie et des savoirs faire dans les deux pays.
Financement
Cette coopération est rendue possible grâce au volet « Mobilité des enseignants » du programme européen Erasmus qui finance les voyages et les frais de séjour. Les heures d’enseignement sont prises en charge par l’Ecole de Chaillot grâce à la subvention allouée par la direction générale des patrimoines DGP/MCC.
L’ambassade de France à Sofia finance l’atelier sur site en Bulgarie. L’exposition des travaux des élèves des ateliers sur site et les remises de diplômes se déroulent à l’Institut culturel français à Sofia.
L’exposition
Cette exposition met en lumière l’enseignement franco-bulgare du "Cours de Sofia" en montrant les travaux réalisés par les architectes en cours de spécialisation, et particulièrement « l’atelier sur site » qui s’est déroulé en 2012 à Skortsité, petit village des Pré-Balkans, ainsi que certains projets de diplôme.
A travers 45 panneaux issus des différentes sessions de la formation s’illustrent les thèmes étudiés, la méthode mise en œuvre, et la compétence acquise par les architectes bulgares. Ces travaux dévoilent également la richesse du patrimoine architectural, urbain et paysager bulgare et en favorise la connaissance.
L’atelier sur site a été encadré par une équipe pluridisciplinaire franco–bulgare :
Florence Babics, architecte du patrimoine et Richard Duplat, architecte en chef des Monuments historiques, tous deux enseignants à l’Ecole de Chaillot, qui par ailleurs sont les principaux professeurs français en Bulgarie
et par Galina Pirovska, Yana Topalova, Victor Popov, Dimitar Tsvetkov pour l’Institut.
Skortsité
Le village de Skortsité rattaché à la commune de Tryavna et situé au centre de la Bulgarie dans la région montagneuse des Stara Planina, a fait l’objet d’une étude urbaine, architecturale et paysagère.
Au sein du village, trois édifices datant du XIX siècle ont été retenus pour être étudiés :
L’église Saint-Dimitar (1876), édifice en pierre représentatif de la fin du « Renouveau bulgare », doté d’un exo-narthex et dont l’intérieur abrite des peintures murales et une iconostase remarquables.
La tour-clocher, ajoutée après la libération du pays de l’Empire Ottoman, est un exemple caractéristique des années 30. Construite en brique et béton, elle a engendré certains désordres dans l’église.
L’édifice est dans un état de semi-abandon, il souffre de pathologies structurelles (rupture de tirant, déversement de mur, effondrement partiel de toiture,..) et d’un manque d’entretien manifeste ayant engendré des pathologies importantes, sur les parements muraux notamment. L’iconostase est dégarnie, le mobilier liturgique est dispersé, les revêtements de sol ont en partie disparu.
Mais l’église tient au cœur des habitants du village qui souhaitent sa restauration.
Deux maisons rurales datant du 19ème siècle : l’une est un ancien commerce – peut-être une taverne - actuellement à usage d’habitation – celle du Dr Neshev (1870). L’autre est une ancienne ferme dotée de dépendances organisées autour d’une vaste cour, la Maison Totev (1890). Elles sont édifiées selon le mode constructif local, avec un rez-de-chaussée en pierre et un étage en pans de bois et torchis.
Les toitures sont couvertes de lourdes dalles de pierre, comme l’église, et les structures en bois souffrent de nombreuses pathologies, particulièrement celles des dépendances ; certaines d’entre elles sont d’ailleurs abandonnées.
Comment consolider ces anciennes structures sans les dénaturer ? Pour quel usage nouveau reconvertir ces bâtiments ? Quel projet d’ensemble pour mettre en valeur ces édifices dans le village ? Telles sont les questions auxquelles tentent de répondre les ateliers sur site.
La formation en chiffre
L’Ecole de Chaillot contribue depuis 14 ans en Bulgarie à la formation d’architectes du patrimoine, en coopération avec l’Institut national des monuments culturels (NINKN) de Sofia.
74 architectes du patrimoine bulgares, macédoniens et serbes ont été diplômés depuis le début de cette action. La sixième session a démarré début 2012.
Enseignants bulgares :
Galina Pirovska, Yana Topolova, Victor Popov, Dimitar Tsvetkov,
Enseignants français :
Richard Duplat, Architecte en chef des monuments historiques, « pilote » du champ Architecture, du Cours de Sofia,
Florence Babics, Architecte du patrimoine, « pilote » du champ Ville du Cours de Sofia,
Les architectes en chef des monuments historiques :
Frédéric Didier, Pierre-Antoine Gatier, François Jeanneau,
Dominique Larpin, Régis Martin, Benjamin Mouton, Marie-Suzanne de Ponthaud
Les architectes du patrimoine :
Fréderic Martorello, Gilles Séraphin, Alain Vernet
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