Cours publics le Jeudi 27 février à 18h30
avec Arnaud Timbert, professeur d’histoire de l’art du Moyen Âge, université de Picardie Jules-Verne.
Les partis arrêtés par Viollet-le-Duc sur ses chantiers résultent de contingences économiques, techniques, matérielles, humaines et sociales. Ces aspects ont fait récemment l’objet d’ouvrages qui proposent, sur le fondement d’archives diversifiées (correspondances et cahiers de chantiers notamment), de comprendre Viollet-le-Duc architecte, c’est-à-dire celui qui agit - bien loin des théories - en s’adaptant aux multiples aléas du chantier, en imposant des choix et en ordonnant les hommes.
Ainsi se dévoile peu à peu sa place dans le groupe, ses rapports avec ses collaborateurs directs (inspecteurs, entrepreneurs, vérificateurs) et sa manière d’agréger, d’instruire et de diriger les acteurs (hommes et femmes) du bâtiment, qu’il s’agisse de ceux de la pierre (appareilleurs, maçons, tailleurs, statuaires), du métal (serruriers, plombiers), du bois (charpentiers, menuisiers), etc.
Cette approche permet ainsi de comprendre le fonctionnement du chantier comme espace social, d’analyser le processus de restauration et de construction dans ses choix pratiques comme dans ses orientations technologiques et d’apprécier comment, la culture matérielle des chantiers de Viollet-le-Duc façonne une identité collective singulière.