Cours publics le Jeudi 16 janvier 2020 à 18h30
avec Marc Carel Schurr, professeur d’histoire de l’art du Moyen Âge, université de Strasbourg
Notre-Dame de Paris appartient à la première génération d’édifices religieux construits au royaume de France et aboutissant à la définition du « style » gothique. Son invention en Île-de-France ne marqua pas seulement l’essor architectural dans ce pays mais devait avoir un impact considérable sur le patrimoine architectural européen.
Cependant, la transmission des idées et du savoir-faire n’était pas chose simple. Comment ce transfert culturel a-t-il pu s’effectuer ? Quelles conditions devaient être remplies et quelles étapes fallait-il franchir concrètement ? Pour en comprendre les mécanismes sur la réception de l’architecture gothique dans d’autres régions de l’Europe, l’analyse de son jaillissement dans le Saint Empire est particulièrement instructive.
Les traditions locales impliquaient souvent l’attachement à un certain type de construction. Mais les nouvelles pratiques de planification et de préfabrication facilitaient le passage d’un style à un autre. L’étude archéologique exacte des monuments permet même de reconstituer les réseaux qui sont au cœur de la diffusion du gothique à travers toute l’Europe.
Plus tard, et malgré sa dimension européenne, l’architecture gothique devint un matériau essentiel aux nouvelles ambitions des architectures nationales. Notamment en France et en Allemagne. Comment expliquer ce phénomène paradoxal et quelles conclusions s’imposent face à la situation actuelle de l’Europe ?